Histoire de Bretagne – LA TRINITE SUR MER


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Rivière de Crac'h
Rivière de Crac’h
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LA TRINITE  SUR MER

Cette commune qui compte 1,268 habitants, a été séparée de Carnac en 1868.  Son agglomération, placée à l’embouchure de la rivière de Crac’h, offre un excellent abri aux navires de léger tonnage.  L’été,  on y rencontre un certain nombre de baigneurs tranquilles. C’ est le port de relâche de beaucoup de yachts de plaisance ; les navires n’échouent pas à marée basse. Un bac à traille, placé à 1 kilomètre en amont à  la pointe de Kérisper, fait communiquer la rive droite de la rivière avec Locmariaquer. Deux feux sur la rive gauche gardent l’entrée. L’un est fixe, rouge, élevé de 9 mètres au dessus de la mer; l’autre, placé à 525 mètres nord du premier, est blanc et domine de 21 mètres. Leur direction conduit dans la rivière et fait passer entre l’îlot Mousker et l’écueil  Petit-Trého. En 1885, le mouvement du port de la Trinité a été de 296 tonneaux d’importation contre 315 tonneaux d’exportation. La pêche et la drague des huîtres produisent environ 50,000 francs par an.

L’industrie ostréicole a pris de grands développements sur les bords de la rivière et c’est le baron de Wolbock qui en a été l’initiateur dans le pays. Dès 1865,  lorsqu’il fit l’acquisition des terres de Kercado, Kerdrowras et le Laz, il commença avec ardeur l’établissement de ses travaux d’aquiculture. Ce fut au prix de biens des peines qu’il parvint, au bout de cinq années, à avoir une industrie prête à fonctionner. Il avait fallut vaincre pour cela et la routine administrative et la routine des gens du pays. Il transforma tout d’abord en parc d’élevage et d’engraissement de vastes terrains perdus jusqu’alors et construisit de grands bassins submersibles là ou n’existait naguère que de profondes vasières mouvantes. Il fallut gratter jusqu’au sol dur pour pouvoir donner aux huîtres un terrain propice ou, parquées sous une épaisseur d’eau toujours suffisantes,  elles prospèrent à l’abri des intempéries, protégées du froid l’hiver et des rayons du soleil l’été. L’oeuvre du baron de Wolbock, qui après la vente du château de Kercado, s’est fait construire une habitation à Kerdrowras, tout auprès de la Trinité.

Manoirs

Le château du Laz était une vieille seigneurie de la sénéchaussée d’Auray. Elle a été possédée par la famille de Vitré ; au XVII siècle elle appartenait au Bino qui étaient également seigneurs de Kerdrain. Passé aux Jegou vers la fin de ce siècle, elle était restée dans cette famille jusqu’à nos jours, quand M. le baron de Wolbock en fit l’acquisition en 1865. A la suite de partages, la terre du Laz était échue à Mme Françoise de Wolbock, comtesse de Bruc ; M. Henri de Wolbock l’a rachetée à sa soeur.

Le château du Laz

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 Les bâtiments du château du Laz tombent en ruine. Il subsiste encore des restes de tourelles, des fenêtres à meneaux, mais l’habitation n’a été occupée que par des fermiers depuis le commencement de ce siècle. Des portes cochères cintrées, de longs murs et des restes de douves témoignent encore de l’importance qu’avait jadis la seigneurie.

M. Joseph Martin, ancien député du Morbihan, possède au nord du château du Laz une jolie propriété moderne nommée Crocalan.

Que le lecteur nous pardonne ce sec résumé ; la monographie complète des communes des  cantons d’Auray et Quiberon demanderait des volumes entiers ; aussi, dans notre travail, nous-sommes nous attaché à esquisser à grands trait l’histoire générale si intéressante de ce coin du sol breton. Pour cela nous n’avons pu trouver dans les archives publiques et dans celles de nos amis de précieux renseignements. Aidés de nos souvenirs, de nos observations, des travaux des hommes éminents qui ont essayés d’arracher aux monuments les secrets qu’ils gardent, nous nous sommes efforcé d’indiquer les principaux restes mégalithiques et les découvertes préhistoriques et romaines.  Nous avons essayé de mettre en parallèle les divers systèmes, les différentes opinions, sur ces témoins du passé.

Ce court exposé permettra de prendre une vue d’ensemble du pays ; je souhaite que sa lecture puisse encourager à poursuivre l’étude de ce sol et de la forte race qui l’habite, qui peut répéter encore maintenant :

Niso bepred bretoned :

Bretoned tud kalett

( Nous sommes toujours les bretons : les bretons cette race dure. )

 GEORGES. DE CADOUDAL

 – Capitaine breveté d’état-major.